
La renaturation de la Corrèze est bien plus qu'une simple réponse aux obligations légales. Il s'agit de réconcilier les riverains avec une rivière parfois "niée" au fil de l’histoire.
Un cadre juridique
En octobre 2000, la directive cadre européenne donne la priorité à la protection de l'environnement et à utilisation durable de l'eau. Par la suite, la France vote la loi LEMA (loi sur l'eau et les milieux aquatiques) en 2006 afin de retrouver rapidement un bon état général des eaux. Un soutien supplémentaire est apporté avec le Grenelle de l’Environnement, qui vise à restaurer la biodiversité des cours d’eau. Concrètement cela s’est traduit par des schémas régionaux de cohérence écologique et la révision des classements des cours d’eau.
Parmi eux, la "liste 2" oblige les propriétaires de seuils (mini-barrages) à assurer ou restaurer la continuité écologique, c’est-à-dire les déplacements des poissons migrateurs et le transit sédimentaire. Dans Tulle, la Corrèze est classée en liste 2 obligeant ainsi les propriétaires et l’agglo, dans le cadre du plan pluriannuel de gestion des cours d’eau, à engager des travaux de restauration. La restauration écologique, le confortement et la protection des berges, la gestion de la végétation riveraine et l’intégration paysagère des aménagements ont conduit Tulle agglo vers un projet de renaturation, certes plus complexe qu’un simple arasement des seuils mais plus durable et plus protecteur pour la rivière.
Les eaux usées ?
Dès le début du projet de renaturation, l’agglo s’est rapprochée de la Ville de Tulle en charge du réseau d’eaux usées. Ainsi, dans le cadre de son programme municipal d’amélioration de l’assainissement, les services de la Ville effectuent des travaux, rue Souham et Pièce Verdier.
Quel paysage pour la rivière ?
Consciente de l’importance esthétique de la rivière dans le cœur de ville, l’agglo a travaillé avec les services de l’État en charge de la préservation des paysages, ceux de la Ville de Tulle et un paysagiste afin d’adapter le projet de renaturation aux enjeux paysagers. Les aménagements du lit de la Corrèze permettront à la rivière de retrouver son aspect naturel tout en conservant par endroit l’effet miroir caractéristique à la traversée de la ville (pont des Carmes et pont du Tribunal), en amont des rampes rocheuses seront mises en place.
Des murs plus fragilisés ?
Contrairement à l’idée reçue, la présence des seuils ne garantit pas la stabilité des quais et des berges. Le projet de renaturation prend en compte les risques potentiels : les banquettes et les épis implantés tout au long de la traversée, favoriseront le confortement des ouvrages.
Une rivière inaccessible ?
Les différents aménagements opérés vont permettre de concilier une rivière en bon état et les usages de l’homme : une zone calme au niveau de la base de la Station Sports Nature pour l’initiation au canoë, des amas rocheux servant de caches à poissons et favorisant la vie piscicole et des accès à la rivière pour les pêcheurs. Le projet comprend également un cheminement piétonnier saisonnier (l'été, lorsque les banquettes végétalisées seront accessibles)
L’entretien ?
Une convention entre Tulle agglo et les différents propriétaires riverains (Ville de Tulle, Conseil départemental et particuliers) permet d’assurer un entretien global et cohérent des secteurs aménagés.
Les financeurs
Le projet est soutenu par l’Europe, l’Agence de l’eau Adour Garonne, le Conseil départemental de la Corrèze, la Région Nouvelle Aquitaine et EDF.