
La renaturation de la Corrèze dans Tulle s’inscrit dans une démarche de longue durée, commencée il y a près de 10 ans avec l’arasement du seuil de BW (en face de Citéa).
Qu’il s’agisse des suppressions d’ouvrages, de la restauration du lit, du réaménagement des berges ou encore de la mise en valeur de notre patrimoine, toutes les actions développées dans le projet de renaturation porté par Tulle agglo ont pour objectif de décloisonner la rivière en prenant en compte les enjeux à proximité : la continuité écologique de la rivière, la sécurité des biens et des personnes et le maintien et l’amélioration des usages
La traversée de Tulle concernée par les travaux s’écoule sur 5 km découpés en quatre tronçons. L’intervention s’étendra sur 4 ans, au cours des périodes d’étiage (de juillet à octobre environ)
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Profils Corrèze avant / après
Réhabiliter un milieu pour le ramener vers un état proche de son état d'origine
La « renaturation » désigne un processus de recolonisation par les espèces vivantes d’un milieu artificiel ou ayant subi des perturbations écologiques. Plus ambitieuse que la simple restauration, la renaturation a pour objectif de récréer un fonctionnement écologique et une diversité biologique du milieu. Les aménagements ainsi réalisés permettent de restaurer le « bon » état écologique et paysager de sites que l'on estime dégradés par les activités humaines. Il convient toutefois de préciser que même si la démarche engagée vise le retour à un état « initial » du milieu, il est certain que la renaturation vise également à limiter les risques naturels
Laisser plus d'espace à la rivière
Appliquée au milieu aquatique et en particulier aux cours d’eau, la renaturation propose une gestion de l’eau plus attentive à la préservation des écosystèmes. Elle contribue à la protection contre les inondations, tout en favorisant le retour d’une vie végétale et animale diversifiée.
À des fins d'usages de l'eau (agricoles, industriels, domestiques…) ou de lutte contre les crues, les cours d'eau ont fait l'objet par le passé d'interventions humaines qui ont perturbé voire dégradé ces milieux. En ville particulièrement, l'urbanisation a fait naître des rivières « artificielles » très éloignées de leur état initial : canalisation, endiguement des berges, mise en place de seuils… Perçues comme solutions miracles au début du 19ème siècle, ces politiques d’aménagements dévoilent leurs effets aujourd’hui : un entretien des ouvrages très coûteux, une érosion des structures de soutènement…
Pour remédier à cela, les différentes mesures prises par l’Europe (directive cadre européenne sur l’eau d’octobre 2000) et par la France (loi sur l’eau et les milieux aquatiques en 2006 et Grenelle de l’Environnement) engagent les acteurs locaux à agir en faveur de la renaturation des cours d’eau. Les obligations de suppression d’obstacles à l’écoulement produits par les ouvrages, tels que digues, seuils ou barrages, ont été établies afin de restaurer la biodiversité des cours d’eau et la continuité écologique, mais également d’assurer la sécurité des biens et des personnes.
Élargir le regard
L’action engagée apportera des changements. Le démantèlement des ouvrages changera la rivière, son lit et son débit. L’installation d’épis rocheux en travers du cours d’eau modifiera le tracé actuellement rectiligne en période d'étiage. La végétalisation des berges et les aménagements créés permettront d’accéder au bord de la rivière et même en centre-ville. Au-delà des enjeux environnementaux, il est important de situer la renaturation comme un défi sociétal. Avec ses sources et ses rivières, la ville aux sept collines est aussi et avant tout une ville d’eau.