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Du quai Continsouza au pont de la barrière

Tulle Agglo
Du quai Continsouza au pont de la barrière

Un nouvel espace dans la ville

 

Après s’être établie à la confluence de la Solane et sur le contrefort du Puy Saint-Clair, la ville de Tulle s’est surtout développée le long de la Solane. Entre le 18ème et le 19ème siècles, l’essor de la ville se poursuit sur les berges de la Corrèze. Dans ce contexte très encaissé, leur aménagement transforme le fond de la vallée pour en faire un espace dégagé où la rivière, encadrée par ses nouveaux quais, est très nettement mise en valeur.

Les abords de la Corrèze deviennent alors propices au développement des commerces, des foires, des marchés, à l’implantation du théâtre et des services publics qui en font aujourd’hui l'un des espaces publics majeurs de la ville. Les constructions et aménagements de la seconde moitié du 20ème siècle vont bouleverser les perspectives du site. et contribuent progressivement à effacer la rivière de ce paysage.

 

 

Secteur centre ancien

 

Nécessaire pour restaurer le bon état de la Corrèze, les travaux de renaturation sont aujourd’hui l’opportunité de mettre en valeur la rivière et de la rendre de nouveau accessible à la population.

Entre l’Alverge et la Cathédrale, la Corrèze s’écoule dans les quartiers les plus anciens de la ville. Plus récents, la promenade et le mur bordier flanqué d’anciens escaliers du quai Baluze constituent un témoignage assez proche de ce que pouvaient être les quais de la Corrèze construits au début du 19ème siècle.

 

Au cours des travaux de renaturation, une attention particulière est apportée à la préservation de ces anciens ouvrages. Leur réfection et le cheminement dans le lit de la rivière devraient créer plus de proximité avec le cours d’eau. Sur ce tronçon, l’enjeu de la renaturation est de concilier la préservation du patrimoine naturel et du patrimoine architectural.

 

 

Développer un nouveau modèle de rivière

Dans le centre-ville, les berges ont été remplacées par des murs verticaux provoquant la disparition d’un support de vie pour les animaux et les plantes de bord de cours d’eau. Avec la suppression des seuils, la nouvelle géométrie du lit de la rivière comprend des banquettes en petits enrochements et cailloux qui se végétaliseront au fil du temps. A terme, ces structures constitueront les nouvelles berges de la rivière et amélioreront l’habitat des espèces aquatiques. En basses eaux, elles concentreront les écoulements dans le lit d’étiage ce qui favorisera une hauteur d’eau plus importante, une température plus fraîche et une meilleure oxygénation.

Tout comme sur le secteur de l’Auzelou, le projet prévoit de diversifier les écoulements dans ce lit d’étiage. Cependant, dans un but d’intégration paysagère, le choix s’est porté sur la création d’épis et de rides de blocs qui ont un aspect plus construit et moins rugueux que les amas rocheux.

 

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Révéler la rivière dans son patrimoine architectural

Le 20ème siècle marque un tournant dans le rapport qu’entretient la population avec sa rivière. L’arrivée de l’eau potable dans tous les foyers symbolise la fin du dernier lien utilitaire et quotidien. Dès lors, la rivière constitue surtout une entrave à l’extension de la ville et les crues de 1912, 1944 et 1960 rappellent aux Tullistes qu’elle est aussi un danger potentiel.

Les travaux dans la Corrèze sont l’occasion de se pencher sur l’état des ouvrages existants. Afin de conserver le patrimoine, les murs des quais seront confortés et rejointoyés si nécessaire. La réfection d’anciens escaliers permettra d’accéder aux berges et un cheminement sera possible depuis le quai Continsouza jusqu’au pont de Choisinet. Accessible aux piétons en rive droite, un peu plus confidentiel en rive gauche, c’est un espace naturel aménagé qui doit s’installer dans le lit de la Corrèze.

 

La croissance de la végétation sera contrôlée pour concilier le développement d’une flore diversifiée avec la gestion du risque inondation. La part de la végétation arbustive sera limitée et son implantation en bosquets aura aussi pour objectif d’améliorer l’esthétique des quais en cachant les descentes d’assainissement.

 

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Secteur cité administrative

 

 

Du théâtre au pont de la Barrière, les aménagements de la rivière et de ses quais ont suivi les évolutions du 20ème siècle. Pour répondre aux besoins de stationnement, la circulation des piétons est déplacée en surplomb de la rivière. La reconstruction du seuil au niveau du tribunal, quatre ans après la crue de 1960, conforte le caractère canalisé du cours d’eau et l’imposante Cité administrative finit de l’éclipser du paysage.

 

L’installation du collecteur d’eau usée dans les années 80 renforce un peu plus sa fonction d’exutoire ce qui rend la Corrèze peu attrayante. L’enjeu de la renaturation est donc de concilier la restauration de la biodiversité avec l’aménagement urbain.

 

 

Restaurer la continuité écologique

Couverture de la Solane, endiguement de la Corrèze, seuil de la Cité, le secteur aval du centre-ville présente une palette assez complète des aménagements les plus  préjudiciables pour une rivière. Tous les échanges entre l’amont et l’aval se trouvent perturbés : l’eau stagne en été, les sédiments sont stockés dans la retenue, la majorité des poissons est bloquée en aval des seuils. De même, les échanges entre l’eau et la berge n’existent plus.

Il importe donc de décloisonner la rivière pour retrouver un écosystème au fonctionnement plus naturel. La suppression des seuils favorisera la remise en mouvement des sédiments permettant ainsi le renouvellement des graviers du fond du lit dont dépend le cycle biologique de nombreux insectes aquatiques et poissons. La rivière retrouvera un cycle hydrologique avec de vraies variations de niveaux entre les basses eaux, les débits moyens et les crues, et surtout une eau courante toute l’année

 

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Intégrer les usages

Collecteurs d’assainissement, eau potable, réseau d’électricité, voirie et stationnement, un grand nombre d’infrastructures se concentre sur les quais et dans la rivière. Pour être pérenne, le nouvel aménagement de la Corrèze doit prendre en compte l’ensemble des usages identifiés.

 

En lieu et place des seuils, deux rampes d’enrochement d’une hauteur de 40 cm permettront de contrôler la pente du fond du lit et d’assurer la stabilité des ouvrages. En rive gauche, le collecteur sera recouvert d’une banquette en petits enrochements et cailloux. Cet aménagement permettra de protéger la canalisation tout en améliorant son intégration paysagère. Les anciens branchements et les rejets de la rive droite seront collectés dans une canalisation qui sera raccordée au collecteur au niveau de la rampe de la cité.

Enfin, la présence des engins dans le lit de la rivière permettra de réparer et recaler la prise d’eau incendie du pont des Carmes et celle située en face du tribunal.

 

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